Les fondations sont la pierre angulaire de toute construction, qu'il s'agisse d'une maison individuelle ou d'un complexe industriel. Elles assurent la stabilité structurelle et la durabilité d'un bâtiment en transférant efficacement les charges de la superstructure, y compris les murs, les toits et les occupants, au sol. Une conception et une réalisation incorrectes des fondations en béton peuvent entraîner des conséquences désastreuses, allant de simples fissures inesthétiques à l'effondrement total de la structure, représentant des pertes financières considérables et des risques pour la sécurité.

Un soin particulier, une expertise technique et une attention méticuleuse doivent être accordés à chaque étape du processus, depuis l'étude de sol initiale, qui révèle les caractéristiques du terrain, jusqu'au coulage du béton, en passant par le dimensionnement précis des fondations et la préparation adéquate du terrain. Les professionnels du bâtiment, incluant les ingénieurs civils, les entrepreneurs et les chefs de chantier, doivent posséder une connaissance approfondie des matériaux de construction, des techniques de mise en œuvre éprouvées et des normes en vigueur, telles que l'Eurocode 2 et le DTU 13.11, pour garantir la sécurité, la pérennité et la conformité de l'ouvrage. L'investissement initial dans une fondation bien conçue et réalisée est un gage de tranquillité d'esprit à long terme.

Types de fondations en béton pour bâtiments durables

Il existe différents types de fondations en béton, chacun étant spécifiquement adapté à des conditions de sol, des exigences de charge et des contraintes de site particulières. Le choix du type de fondation approprié est une étape cruciale qui influence directement la stabilité, la durabilité et la performance à long terme de la construction. Une analyse rigoureuse des caractéristiques du sol, incluant sa portance, sa compressibilité et son potentiel de retrait-gonflement, ainsi que des exigences de la structure, comme le poids du bâtiment et les charges d'exploitation, est indispensable pour prendre une décision éclairée. Ignorer cette étape peut conduire à des problèmes structurels coûteux à résoudre.

Fondations superficielles: économiques et faciles à mettre en œuvre

Les fondations superficielles sont généralement utilisées lorsque le sol porteur se trouve à faible profondeur, généralement à moins de 4 mètres de la surface. Elles sont économiques et relativement faciles à mettre en œuvre, ce qui en fait un choix populaire pour les constructions résidentielles et les bâtiments de petite taille. Cependant, leur utilisation est limitée aux terrains présentant une bonne portance, typiquement supérieure à 0.15 MPa, et aux constructions relativement légères, avec des charges verticales n'excédant pas 50 kN/mètre linéaire pour une semelle filante. La profondeur d'implantation, déterminée par la profondeur hors gel, est généralement comprise entre 0,50 mètre et 1,20 mètre dans les régions tempérées.

  • **Semelles filantes :** Elles supportent les murs porteurs en béton, en maçonnerie ou en parpaings, et sont continues sur toute leur longueur, répartissant la charge sur une plus grande surface.
  • **Semelles isolées :** Elles supportent les poteaux en béton ou en acier et sont indépendantes les unes des autres, transmettant les charges concentrées au sol. La distance entre les semelles isolées ne doit généralement pas dépasser 2.5 fois leur largeur pour éviter les tassements différentiels excessifs.
  • **Radier général :** Il recouvre toute la surface de la construction et répartit les charges sur une vaste zone, ce qui le rend approprié pour les sols de faible portance ou les constructions sensibles aux tassements différentiels. L'épaisseur d'un radier varie généralement entre 20 cm et 50 cm en fonction des charges et des conditions du sol.

Fondations profondes: pour les sols difficiles

Les fondations profondes sont employées lorsque le sol porteur se trouve à grande profondeur, typiquement au-delà de 4 mètres, ou lorsque le sol de surface est de mauvaise qualité, caractérisé par une faible portance ou une forte compressibilité. Elles permettent de transférer les charges de la structure à des couches de sol plus résistantes et moins susceptibles de se tasser. Leur mise en œuvre est plus complexe, plus technique et plus coûteuse que celle des fondations superficielles, nécessitant souvent l'intervention d'entreprises spécialisées et l'utilisation d'équipements spécifiques, tels que des foreuses de pieux ou des machines de battage.

  • **Pieux :** Ils sont enfoncés dans le sol par battage, forage ou vissage, en fonction du type de sol et des contraintes du site. Ils peuvent être en béton armé, en acier ou en bois traité, et leur diamètre varie généralement entre 30 cm et 1.5 mètre. La longueur des pieux est déterminée par la profondeur du sol porteur et peut atteindre plusieurs dizaines de mètres.
  • **Micropieux :** Ils sont des pieux de faible diamètre, généralement inférieurs à 30 cm, et sont utilisés pour renforcer les fondations existantes, stabiliser les talus ou supporter des charges importantes dans des espaces restreints. Leur mise en œuvre implique l'injection de coulis de ciment pour améliorer l'adhérence au sol.
  • **Puits :** Ce sont des excavations cylindriques creusées à la main ou à la machine, puis remplies de béton. Ils sont particulièrement adaptés aux sols stables et peu perméables. Le diamètre des puits varie généralement entre 80 cm et 2 mètres, et leur profondeur peut atteindre plusieurs mètres.

Critères de choix pour des fondations optimales

Le choix du type de fondation dépend de plusieurs facteurs interdépendants, notamment la nature du sol, le type de construction, les contraintes du site et les considérations économiques. Une étude de sol approfondie, réalisée par un géotechnicien qualifié, est indispensable pour déterminer les caractéristiques du sol, incluant sa portance, sa compressibilité, sa perméabilité, son potentiel de retrait-gonflement et la présence d'eau souterraine. Les charges de la structure, incluant les charges permanentes (poids propre du bâtiment) et les charges variables (occupants, mobilier, neige, vent), doivent également être prises en compte pour dimensionner correctement les fondations et garantir leur stabilité à long terme. Le budget disponible est aussi un facteur important.

Facteurs influant sur le dimensionnement précis des fondations

Le dimensionnement des fondations en béton est un processus complexe et itératif qui prend en compte de nombreux facteurs interconnectés. Une analyse rigoureuse et une évaluation précise de ces facteurs sont essentielles pour garantir la stabilité, la durabilité et la sécurité de la construction. Les données d'entrée doivent être précises, fiables et vérifiées pour éviter les erreurs de calcul, les sous-estimations de charge et les problèmes structurels futurs. Un coefficient de sécurité de 3 est souvent appliqué aux charges calculées.

Données d'entrée essentielles: la base d'un dimensionnement réussi

L'étude de sol est l'élément le plus important et le point de départ indispensable pour le dimensionnement des fondations. Elle permet de déterminer la nature du sol, sa portance admissible, son angle de frottement interne, sa cohésion, ses tassements admissibles et la profondeur du niveau de la nappe phréatique. Les essais pénétrométriques, pressiométriques, scissométriques et autres essais in situ, combinés aux analyses en laboratoire, fournissent des informations précieuses sur les caractéristiques mécaniques et physiques du sol. Les résultats de l'étude de sol doivent être interprétés par un ingénieur géotechnicien qualifié.

Par exemple, un sol argileux mou peut avoir une portance admissible de seulement 0,05 MPa, tandis qu'un sol graveleux bien compacté peut avoir une portance admissible de 0,5 MPa ou plus. La portance admissible est un paramètre crucial qui influence directement la taille et le type de fondation requis. Plus la portance est faible, plus les fondations doivent être larges ou profondes pour répartir les charges sur une plus grande surface et éviter les tassements excessifs. Un tassement différentiel de plus de 20 mm peut causer des fissures dans les murs.

  • **Étude de sol approfondie :** Analyse complète du sol, incluant la détermination de la portance, de la compressibilité, de la perméabilité, de la présence d'eau souterraine et du potentiel de retrait-gonflement. Les coûts d'une étude de sol varient généralement entre 500 € et 3000 € en fonction de la complexité du site.
  • **Charges de la structure précises :** Charges permanentes (poids propre du bâtiment, revêtements, équipements fixes) et charges variables (occupants, mobilier, neige, vent, séisme). Les charges doivent être calculées conformément aux normes en vigueur, telles que l'Eurocode 1.
  • **Données géotechniques complètes :** Type de sol (argile, sable, gravier, roche), portance admissible, angle de frottement interne, cohésion, tassements admissibles à court et à long terme, module de Young, coefficient de Poisson.

Facteurs environnementaux: des éléments à ne pas négliger

Le niveau de la nappe phréatique, la sismicité de la zone, le cycle de gel et de dégel et l'agressivité chimique du sol sont des facteurs environnementaux qui peuvent avoir un impact significatif sur la performance des fondations en béton. La présence d'eau souterraine peut réduire la portance du sol, augmenter les risques de corrosion des armatures et exercer des pressions hydrostatiques sur les fondations. La sismicité de la zone doit être prise en compte dans le dimensionnement pour résister aux forces sismiques. Le cycle de gel et de dégel peut provoquer des fissures dans le béton en raison de l'expansion de l'eau lorsqu'elle gèle. L'agressivité chimique du sol, due à la présence de sulfates, de chlorures ou d'autres substances corrosives, peut attaquer le béton et provoquer sa dégradation. Pour les zones sismiques de catégorie 5, un coefficient de sécurité majoré de 1.5 est appliqué.

  • **Niveau de la nappe phréatique :** Influence sur la portance du sol, les pressions hydrostatiques sur les fondations et les risques de corrosion des armatures. Des systèmes de drainage efficaces doivent être mis en place pour abaisser le niveau de la nappe phréatique si nécessaire.
  • **Sismicité de la zone :** Prise en compte des efforts sismiques horizontaux et verticaux, ainsi que des exigences réglementaires spécifiques aux zones sismiques. Les fondations doivent être dimensionnées pour résister aux forces sismiques sans se rompre ni se déformer excessivement.
  • **Gel et dégel :** Profondeur hors gel et protection des fondations contre les effets du gel et du dégel. L'eau qui gèle dans les pores du béton exerce une pression qui peut provoquer des fissures. Des bétons résistants au gel doivent être utilisés dans les zones exposées au gel.

Normes et réglementations: un cadre essentiel

Le dimensionnement et la mise en œuvre des fondations en béton doivent respecter scrupuleusement les normes et réglementations en vigueur, tant au niveau national qu'international. Les Eurocodes, notamment l'Eurocode 2 (calcul des structures en béton) et l'Eurocode 7 (calcul géotechnique), définissent les règles de calcul, les exigences de sécurité et les bonnes pratiques pour garantir la stabilité, la durabilité et la sécurité des constructions. Les Documents Techniques Unifiés (DTU), tels que le DTU 13.11 (fondations superficielles) et le DTU 13.2 (fondations profondes), fournissent des recommandations détaillées sur les matériaux, les techniques de mise en œuvre et les contrôles à effectuer. Le non-respect de ces normes et réglementations peut entraîner des sanctions pénales, la responsabilité civile des professionnels du bâtiment et des problèmes structurels graves pouvant mettre en danger la vie des occupants. Le DTU 13.11 recommande un enrobage minimum de 5 cm pour les armatures en contact avec le sol.

Dimensionnement des fondations: méthodologies et calculs

Le dimensionnement des fondations consiste à déterminer avec précision les dimensions, les caractéristiques et les armatures des fondations nécessaires pour supporter en toute sécurité les charges de la structure, tout en respectant les contraintes du sol et les exigences réglementaires. Il s'agit d'un processus itératif, complexe et méticuleux qui prend en compte une multitude de facteurs interdépendants. Une approche prudente, rigoureuse et documentée est essentielle pour éviter les erreurs de calcul, les sous-estimations de charge et les problèmes structurels futurs. L'utilisation de logiciels de calcul spécialisés est fortement recommandée.

Principes de base du dimensionnement: les garanties de stabilité

Le dimensionnement des fondations repose sur trois principes fondamentaux, indissociables et complémentaires : la vérification de la portance, la vérification de la stabilité et la vérification des tassements. La vérification de la portance consiste à s'assurer que la pression exercée par la fondation sur le sol est inférieure à la portance admissible du sol, déterminée par l'étude de sol. La vérification de la stabilité consiste à s'assurer que la fondation résiste aux efforts de renversement (dus au vent ou au séisme) et aux efforts de glissement (dus aux poussées des terres). La vérification des tassements consiste à s'assurer que les tassements absolus et différentiels sont inférieurs aux valeurs admissibles pour ne pas endommager la structure et les revêtements. Les tassements différentiels ne doivent généralement pas dépasser 1/500 de la portée entre deux appuis.

Dimensionnement des fondations superficielles: exemples concrets

Le dimensionnement des semelles filantes consiste à déterminer leur largeur, leur profondeur et leur armature en fonction des charges qu'elles supportent (charges linéaires des murs) et de la portance du sol. Un exemple simple de calcul consiste à diviser la charge linéaire du mur (exprimée en kN/m) par la portance admissible du sol (exprimée en kPa) pour obtenir la largeur de la semelle (exprimée en mètres). Par exemple, si un mur supporte une charge de 50 kN/m et que la portance du sol est de 200 kPa, la largeur de la semelle doit être d'au moins 0,25 m. La profondeur de la semelle est ensuite déterminée en fonction des efforts de cisaillement et de flexion. Les armatures sont dimensionnées pour résister aux moments de flexion. Des abaques et des logiciels de calcul sont utilisés pour faciliter le dimensionnement.

Dimensionnement des fondations profondes: des calculs plus complexes

Le dimensionnement des pieux consiste à déterminer leur diamètre, leur longueur, leur espacement et leur armature en fonction des charges qu'ils supportent et des caractéristiques du sol en profondeur. La capacité portante d'un pieu est la somme de la résistance du frottement latéral le long du pieu et de la résistance de pointe à la base du pieu. Le frottement latéral dépend de la nature du sol (cohésion, angle de frottement) et de la surface de contact entre le pieu et le sol. La résistance de pointe dépend de la nature du sol à la base du pieu et de la section du pieu. Des formules empiriques et des méthodes numériques (éléments finis) sont utilisées pour estimer la capacité portante des pieux. Un coefficient de sécurité de 2 est généralement appliqué à la capacité portante calculée.

Préparation du terrain: les étapes clés d'une base solide

La préparation du terrain est une étape cruciale, préalable à la construction des fondations en béton. Une préparation adéquate permet d'améliorer la portance du sol, de stabiliser les talus, de prévenir les problèmes d'infiltration d'eau et de garantir la planéité et la propreté de la surface d'appui des fondations. Un soin particulier doit être apporté à cette étape, car elle influence directement la qualité, la stabilité et la durabilité des fondations. L'utilisation d'un géotextile est souvent recommandée.

Décapage: élimination des sols non porteurs

Le décapage consiste à enlever la terre végétale, les remblais, les déchets et autres matériaux non porteurs de la surface du terrain. La terre végétale contient des matières organiques qui se décomposent avec le temps et peuvent provoquer des tassements différentiels. Les remblais non compactés et les déchets peuvent également être instables et compromettre la portance du sol. La profondeur du décapage dépend de la nature du sol et de la présence de matériaux non porteurs. Elle est généralement comprise entre 15 cm et 50 cm, mais peut être plus importante dans certains cas. L'enlèvement de la terre végétale permet d'éviter la contamination du béton par des matières organiques.

Terrassement: mise en forme du terrain

Le terrassement consiste à excaver le sol aux dimensions, aux profondeurs et aux pentes requises pour la mise en place des fondations et des éventuels ouvrages enterrés (sous-sols, canalisations). Le terrassement doit être réalisé avec précision pour garantir la planéité et la verticalité des fouilles. Les eaux de ruissellement doivent être gérées efficacement pour éviter l'érosion des talus et l'accumulation d'eau dans les fouilles. L'angle de talus doit être respecté pour assurer la stabilité des fouilles et éviter les éboulements (l'angle de talus naturel varie en fonction de la nature du sol). Des blindages ou des étaiements peuvent être nécessaires pour maintenir les parois des fouilles verticales.

Compactage: amélioration de la portance du sol

Le compactage consiste à améliorer la portance du sol en augmentant sa densité et en réduisant son volume de vides. Le compactage permet de stabiliser le sol, de réduire les tassements et d'améliorer sa résistance aux charges. Différents types de matériel peuvent être utilisés pour le compactage, tels que les rouleaux compresseurs (lisses ou à pieds dameurs), les plaques vibrantes et les pilonneuses. Le choix du matériel dépend de la nature du sol, de la profondeur du compactage et de la surface à traiter. Le degré de compactage est mesuré par des essais de densité, tels que l'essai Proctor normal ou l'essai Proctor modifié. Un degré de compactage de 95% est généralement requis pour les sols de fondation.

Coffrage et ferraillage: L'Art de façonner le béton

Le coffrage et le ferraillage sont des étapes essentielles dans la construction des fondations en béton armé. Le coffrage permet de donner au béton frais la forme et les dimensions souhaitées, tandis que le ferraillage renforce le béton et lui confère une résistance à la traction et aux efforts de cisaillement. La qualité du coffrage et du ferraillage influence directement la résistance, la durabilité et l'esthétique des fondations. Un coffrage bien conçu est réutilisable jusqu'à 10 fois.

Coffrage: un moule précis et résistant

Le coffrage est une structure temporaire qui sert à contenir le béton frais jusqu'à ce qu'il ait atteint une résistance suffisante pour se maintenir seul. Le coffrage peut être réalisé en bois (panneaux de contreplaqué, planches), en métal (panneaux modulaires en acier ou en aluminium) ou en plastique (panneaux modulaires en PVC ou en polypropylène). Le choix du matériau dépend de la forme des fondations, de la fréquence d'utilisation, du budget disponible et des contraintes du chantier. Le coffrage doit être étanche pour éviter les fuites de laitance (eau de gâchage du béton), stable pour résister à la pression du béton frais et facile à mettre en place et à démonter. Les panneaux de coffrage doivent être huilés avant le coulage pour faciliter le décoffrage.

Ferraillage: le squelette d'acier du béton

Le ferraillage est constitué d'armatures en acier (barres d'acier, treillis soudés) qui sont placées à l'intérieur du coffrage avant le coulage du béton. Les armatures en acier absorbent les efforts de traction et de cisaillement auxquels le béton est peu résistant. Le ferraillage est dimensionné en fonction des charges que les fondations doivent supporter, des normes en vigueur (Eurocode 2) et des résultats du calcul de dimensionnement. Le ferraillage doit être correctement positionné, espacé, ligaturé et enrobé de béton pour assurer une répartition uniforme des efforts et protéger l'acier contre la corrosion. L'enrobage minimal du ferraillage, c'est-à-dire la distance entre la surface du béton et les armatures, est de 3 cm pour les fondations non exposées à l'humidité et de 5 cm pour les fondations en contact avec le sol. Le diamètre des armatures varie généralement entre 8 mm et 20 mm.

Coulage et cure du béton: maîtriser l'art du bétonnage

Le coulage du béton consiste à remplir le coffrage avec du béton frais, tandis que la cure du béton est une étape essentielle qui permet d'assurer l'hydratation du ciment, de contrôler le retrait et de garantir une résistance, une durabilité et une imperméabilité optimales du béton. Un coulage et une cure appropriés sont essentiels pour obtenir des fondations de qualité, résistantes, durables et conformes aux exigences du projet. La cure doit être réalisée pendant au moins 7 jours.

Préparation du béton: un choix crucial

Le choix du type de béton, de sa composition et de ses caractéristiques est crucial pour la réussite du projet. La classe de résistance du béton (C25/30, C30/37, etc.), le type de ciment (CEM I, CEM II, CEM III), la granulométrie des agrégats (sable, graviers), le rapport eau/ciment et les éventuels adjuvants (plastifiants, hydrofuges, accélérateurs de prise) doivent être soigneusement sélectionnés en fonction des conditions environnementales (température, humidité, agressivité du sol), des exigences de résistance mécanique et de durabilité et des contraintes de mise en œuvre. Le béton prêt à l'emploi (BPE), livré par une centrale à béton, est une solution pratique et économique pour les chantiers de petite et moyenne taille. Le béton fabriqué sur chantier est plus adapté pour les chantiers de grande taille ou lorsque des formulations spécifiques sont requises. Un adjuvant hydrofuge est recommandé pour les fondations en contact avec le sol.

Coulage du béton: une mise en œuvre soignée

Le coulage du béton doit être réalisé de manière continue et uniforme pour éviter les ségrégations (séparation des granulats et du mortier) et les vides. Le béton doit être vibré à l'aide d'une aiguille vibrante pour éliminer les bulles d'air, assurer un bon enrobage du ferraillage et améliorer la compacité du béton. La hauteur de chute du béton doit être limitée à 1.5 mètre pour éviter la ségrégation des granulats. Les surfaces de contact avec le béton doivent être propres, humidifiées et éventuellement traitées avec un produit d'adhérence pour favoriser l'adhérence entre le béton ancien et le béton frais. La température du béton ne doit pas être trop élevée (idéalement entre 10°C et 25°C) pour éviter les risques de fissuration due au retrait thermique. Des joints de dilatation doivent être prévus pour limiter les contraintes dues au retrait et aux variations de température.

Cure du béton: une hydratation essentielle

La cure du béton consiste à maintenir le béton humide pendant les premiers jours suivant le coulage (généralement 7 à 14 jours) pour favoriser l'hydratation du ciment, contrôler le retrait et optimiser sa résistance et sa durabilité. La cure peut être réalisée par arrosage régulier du béton (plusieurs fois par jour), par application de produits de cure (membranes d'étanchéité qui empêchent l'évaporation de l'eau) ou par protection avec des bâches ou des géotextiles humidifiés. Une humidité relative de 80% doit être maintenue en surface pendant la cure. Une cure soignée permet d'augmenter la résistance du béton de 15% à 20% et de réduire considérablement les risques de fissuration.

Contrôle qualité et inspections: les garanties de conformité

Le contrôle qualité et les inspections sont des étapes cruciales pour vérifier la conformité des travaux aux normes, aux spécifications techniques et aux plans d'exécution. Un contrôle qualité rigoureux, effectué à chaque étape des travaux, permet de détecter les défauts, les non-conformités et les erreurs de mise en œuvre, et de mettre en place des actions correctives appropriées avant qu'ils ne compromettent la sécurité, la durabilité et la performance des fondations. Les professionnels du bâtiment doivent être conscients de l'importance du contrôle qualité et mettre en œuvre des procédures appropriées pour garantir la conformité des travaux. L'établissement d'un rapport de contrôle qualité est essentiel.

Contrôle qualité des matériaux: une vérification indispensable

Le contrôle qualité des matériaux consiste à vérifier la conformité des granulats, du ciment, de l'acier, de l'eau et des adjuvants aux normes, aux spécifications techniques et aux exigences du projet. Les granulats doivent être propres, avoir une granulométrie appropriée et ne pas contenir de matières organiques ou d'impuretés. Le ciment doit être conforme aux normes en vigueur (EN 197-1) et avoir une date de péremption valide. L'acier doit avoir une résistance à la traction et une limite élastique conformes aux normes (EN 10080). L'eau doit être potable et ne pas contenir de substances nocives (chlorures, sulfates, matières organiques). Le taux de chlorures dans l'eau ne doit pas dépasser 0.1% pour éviter la corrosion des armatures. Les adjuvants doivent être conformes aux normes (EN 934) et utilisés dans les proportions recommandées par le fabricant.

Contrôle qualité du béton: des essais essentiels

Le contrôle qualité du béton frais consiste à vérifier sa maniabilité, sa densité, sa température et sa composition. L'essai d'affaissement (Slump test) permet de mesurer la maniabilité du béton et de vérifier qu'elle est conforme à la valeur spécifiée dans le cahier des charges. La densité du béton frais doit être comprise entre 2200 kg/m³ et 2500 kg/m³. La température du béton frais ne doit pas dépasser 32°C. Des éprouvettes de béton doivent être prélevées lors du coulage et conservées dans des conditions contrôlées pour réaliser des essais de compression à différents âges (7 jours, 28 jours, etc.). Les essais de compression permettent de mesurer la résistance du béton et de vérifier qu'elle est conforme à la valeur spécifiée dans le cahier des charges. La résistance caractéristique du béton à 28 jours doit être supérieure à la valeur spécifiée dans le DTU.

Inspections sur chantier: un suivi rigoureux

Les inspections sur chantier permettent de vérifier la conformité du terrassement, du coffrage, du ferraillage, du coulage du béton et de la cure. Avant le coulage, il faut vérifier les dimensions et la propreté des fouilles, la stabilité du coffrage, le positionnement, l'espacement et l'enrobage des armatures, et la présence des réservations pour les canalisations et les traversées de murs. Pendant le coulage, il faut vérifier la mise en œuvre du béton, la vibration, la hauteur de chute et l'absence de ségrégation. Après le coulage, il faut vérifier la cure du béton, l'absence de fissures, la planéité de la surface et les dimensions des fondations. Tout écart par rapport aux spécifications techniques doit être signalé, documenté et corrigé sans délai. Un rapport d'inspection doit être établi à chaque étape des travaux et conservé précieusement.